Photographies argentiques | 2007 — 2008

Istanbul, Turquie 

Entre modernité et archaïsme, la Turquie est un pays en pleine restructuration.

Les autorités d’Istanbul et le maire architecte Kadir Topbas, ont mis en place un vaste projet de rénovation urbaine. Afin de moderniser et d’occidentaliser la ville, le gouvernement cherche progressivement à rendre invisibles les vieux quartiers, peuplés par des minorités ethniques. En 2007, le quartier de Sulukulé, noyau sédentaire et historique de la culture gitane, a subi ces nouvelles mesures. Lors de ces photographies, en 2009, les pelleteuses ont déjà pris possession des lieux. 

Dans ce jeu de cache-cache, l’individu s’exprime sous forme d’indices : Un mot gravé, un pictogramme, une lumière allumée, attestent d’une vaine résistance. Les anciens propriétaires pillent les gravats, à la recherches de souvenirs ensevelis. Le terrain se stratifie d’un compost de réminiscence. Les plus obtempérants ont été relogés dans des zones HLM périphériques, à quarante kilomètres. Les nouvelles constructions, couteuses, seront proposées aux classes aisées Istanbuliotes. Exemples de la modernité rêvée par le gouvernement, les blocs d’immeubles fleurissent. Le quartier kurde était à l’époque le prochain sur la liste du gouvernement turque.

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