Installation sonore évolutive | 2015

Cette œuvre sonore et visuelle, fait écho à la célèbre fable de Jean de la Fontaine et questionne le rapport d’interdépendance et la notion d’écosystème existant entre deux espèces. Leurs rôles respectifs au sein du dispositif sont ici remis en question.

La cigale, symbole de liberté, de créativité et d’imprévisibilité est remplacée par sa version électronique. Elle devient alors un instrument de musique stable copiant le son répétitif caractéristique de la cymbalisation. L’instrument peut devenir un outil contrôlable qui module le chant au moyen d’un capteur photosensible. Dix-huit cigales sont réparties dans l’espace d’exposition et l’ensemble des capteurs est mis à disposition des fourmis.
Ces dernières, symboles de rationalité, de labeur, de régularité, se multiplient au sein de trois fourmilières. En allant chercher leur nourriture dans une aire de chasse labyrinthique elles orchestrent le chant des cigales. Les ombres qu’elles produisent à la surface des capteurs, induisent ainsi un désordre au sein de l’écosystème. Leurs déplacements tantôt aléatoires, tantôt déterminés, créent en live une partition sonore entre fluctuation et stabilisation. Un son répétitif révèlera ainsi l’immobilité des fourmis.

Les rapports de pouvoirs sont ici montrés comme un système dynamique ambigu : instable, inachevable et sans but précis, à l’image du vivant qui les crée. Mais la fragilité de cet écosystème est aussi nécessaire à l’élaboration du rythme et de la musicalité qui entoure l’expérience esthétique.

TECHNIQUE

Fourmilières, cigales éléctroniques, labyrinthe, épiscope.

CRÉDITS

Réalisation : Lia Giraud
Conseil scientifique : Jérôme Sueur (MNHN)
Aide à la fabrication : Aurélien Cornut-Gentille, Vivien Roubaud, Guillaume Gouerou
Production : Région PACA, La Station

EXPOSITION

La Station, Nice, 2015

CANOPÉES
ÉDUCATION À LA DANSE POUR 8 PLANTES TÉLÉGRAPHES